Jour 1 : départ pour le parc

Puerto Natales, c’est une ville où tous les gens sont habillés en tenue de trekking et chaque boutique loue du matériel de camping. Pas de grand intérêt, mis à part d’être un bon point de départ pour se rendre dans le parc de Torres del Paine. À peine arrivés, on organise notre itinéraire en réservant les campings et en assistant à un super briefing dans le café Eratick Rock. On décide de s’attaquer à l’itinéraire W d’ouest en est pour 5 jours et 4 nuits. C’est le parcours le plus emprunté mais l’autre option est sur 9 jours, un peu plus long donc et les prévisions météo ne sont pas encourageantes : pluie, grêle et beaucoup de vent. Jour 1 : Torres del Rain…

Départ à 7h30 de Puerto Natales pour 147 km avant d’atteindre l’entrée de parc pour acheter les billets (plus de 3 fois plus cher que pour les locaux…) et assister à un autre briefing. On nous indique qu’on doit changer de bus au second arrêt qui correspond au départ du catamaran. C’est une traversée de 30 minutes pour ceux qui ne veulent pas commencer par 5 heures de marche. On reste au chaud dans l’unique café du « port » et forcément on ne voit pas notre bus partir… Ça commence bien (ou pas). Petite montée d’adrénaline quand on réalise que le prochain bus est dans 5 heures et qu’on est au milieu de nulle part… On finit par arrêter une des rares voitures qui passent dans ce cul de sac pour tomber sur 2 américains, Chris et Emily qui vont dans la direction de notre prochain arrêt ! C’est bon ça ! On commence notre trek avec un peu de retard sur notre planning mais les journées sont longues en Patagonie ! Tout va bien sauf la météo qui est fidèle aux prévisions : petite pluie couplée à un vent plutôt virulent ! Résultat assez efficace. On découvre rapidement les limites du Gore-tex qui, une fois trempé, ne sert plus à rien… Après 17 km de marche et trempés jusqu’aux os, on atteint notre premier camping, Paine Grande, pour planter notre tente pendant une petite accalmie ! Paine  Grande, c’est une usine à tourisme avec beaucoup trop de campeurs pour les infrastructures. Grosse claque auditive quand on rentre dans le réfectoire après n’avoir eu que la pluie et le vent comme bande sonore pendant 5 heures… On arrive tant bien que mal à se trouver une place au milieu des campeurs qui utilisent les bancs pour étendre leurs affaires détrempées et utiliser leur réchaud comme radiateur… No comment.

Jour 2 : premiers rayons de soleil

Le lendemain matin, on s’attaque au sentier qui mène au Glacier Grey avec un temps plus clément ! C’est l’avantage d’avoir beaucoup de vent : la météo change vite. On avale rapidement un petit déjeuner pour partir rapidement tant qu’il ne semble pas pleuvoir. L’objectif de la journée est de se rendre au refugio Grey qui se situe près du glacier éponyme avant de revenir à notre campement. La vue du mirador sur le glacier est vraiment superbe : on aperçoit au loin des kilomètres de glace avec quelques blocs à la dérive sur le lac ! La couleur bleue des rayons du soleil qui pénètrent le glacier est vraiment canon. En revanche la descente jusqu’au refuge n’apporte pas beaucoup plus de paysage mais du dénivelé à remonter au retour… Un peu moins de 20 km au compteur pour une journée sans sac à dos. Bonne mise en jambe.

Jour 3 : Journée estivale

On se lève avec un ciel en partie bleu et un pas trop de vent ! C’est de bonne augure. En route pour le prochain camp : los italianos. Le bleu gagne du territoire dans le ciel et on passe par des paysages superbes avec des lacs bleu turquoise. Canon. Une fois notre nouveau campement atteint et notre tente installée, on part à l’assaut de la vallée des français ! Au programme : 3 heures de montée 900 mètres de dénivelé positif. Le premier mirador nous offre déjà une vue incroyable avec un ciel bleu et une vue donnant à la fois sur un glacier et des lacs toujours plus bleus ! Le paysage de la Patagonie tel que tu l’imagines ! On continue notre ascension en forêt pour finalement atteindre le mirador el Britanico : vision panoramique sur des montagnes de couleurs différentes ! La montée vaut vraiment le coup ! On reste une bonne heure au soleil en prenant notre déjeuner de tortillas au fromage et chorizo avant de redescendre tranquillement ! La  Patagonie, c’est super quand le soleil est au rendez-vous !

Jour 4 : de l’été à l’automne…

C’est les vacances, le réveil sonne à 6h. Normal, on attaque une journée de 10h de marche pour atteindre le prochain campement de las torres au pied des dites tours à un peu plus de 25km. Grosse journée avec nos sacs qui deviennent, repas après repas, moins lourds ! On mange globalement des gâteaux, des tortillas, des soupes et des pâtes tous les jours mais sur 5 jours ça passe bien. Au fur et à mesure qu’on avance le temps se gâte et le vent souffle de plus en plus. La météo annonçait des rafales à 100km/h et on le sent bien. Après quelques passages gazeux, on arrive au refugio chilenos au pied de notre dernière montée qu’on attaque avec le peu d’énergie qui nous reste. On a appris entre temps qu’avec ce vent, l’accès au sommet est fermé… On est bien. On finit notre journée sur les rotules mais on atteint notre objectif et on plante notre tente avant de se faire une petite soupe avec des pâtes…

Jour 5 : winter is coming

Le réveil sonne à 5h, ça pique. On découvre avec « plaisir » qu’une petite rivière s’est formée exactement là où on a planté notre tente. Bonne pioche. La pluie a rythmé notre nuit et on ne se décide à entamer le dernier kilomètre jusqu’aux tours qu’à 6h30 à la frontale. C’est parti pour 900 mètres de sentier sur 400 mètres de dénivelé positif. Ça nous réchauffe assez vite malgré la pluie toujours plus insistante. Les personnes qu’on croise confirment notre crainte : on ne voit rien en haut. C’est la purée de pois quand on atteint le sommet et la vue sensée être idyllique avec le lac et les fameuses tours qui restent cachés dans d’épais nuages. On redescend 2 fois plus vite qu’on est monté, avec l’envie de sortir de ce climat hostile. Plier la tente sous la pluie s’avère être un bon exercice mais on entame avec détermination notre retour dans la vallée. 2h30 plus tard et moins de pluie, on arrive à la fin de notre trek amochés par les conditions climatiques mais entiers. La providence nous fait tomber sur un couple de français en lune de miel qui nous ramènent jusqu’à notre hôtel à Puerto Natales. On gagne alors quelques heures précieuses à ne pas attendre le bus, pour prendre un bon repas chaud et une bonne douche avant de se jeter dans un vrai lit !