Le Myanmar, la Thaïlande et le Laos ont une frontière commune. C’est la zone qu’on appelle le triangle d’or célèbre pour ses trafiquants de drogue… Le lac Inlé n’est pas si loin de cette frontière et il est même désormais possible de passer du Myanmar à la Thaïlande (pour ensuite rejoindre rapidement le Laos pour nous). Malheureusement pour nous, la route au Myanmar pour accéder à cette frontière n’est pas autorisée aux touristes car nous sommes dans une zone de conflit… Après avoir fait le tour de plusieurs agences de voyages à Nyaung Shwe, on se décide finalement à choisir le bus, l’option de transport la moins chère pour atteindre Chiang Rai en Thaïlande, à la frontière avec le Laos. La contrepartie : on s’engage pour plusieurs jours de transit avec de longues d’heures de bus devant nous… La première étape est de prendre un bus de 16h – 17h pour se rendre à la frontière au sud de Hpa-An. Oui, on doit retourner aussi loin pour passer en Thaïlande. On embarque à 17h dans notre premier bus de nuit qui part presque à l’heure avec comme souvent un drôle de chargement : la soute est remplie de choux-fleurs… C’est parti pour une courte nuit. Le début de la route est toujours en montagne et comme d’habitude, le trajet est ponctué de quelques sons de Birmans qui régurgitent leur dernier repas ! On s’arrête plusieurs fois pour les pauses toilettes conventionnelles avant de faire une pause de 2h à seulement 40 km de Hpa-An pour réparer un souci avec notre moteur. On changera même de transport à Hpa-An pour arriver plus vite à Myawaddy. On passe ensuite la frontière à pied pour enfin arriver en Thaïlande à Mae Sot. Première victoire ! On envisage à ce moment de passer la nuit dans ce coin pour se reposer mais on se décide finalement à suivre un Hollandais qui voyage avec nous depuis le début pour avancer jusqu’à Tak, la prochaine grande ville où nous avons plus de chance de trouver plus de bus le lendemain pour se rendre à Chiang Mai ou Chiang Rai. Nous arrivons dans le pays juste après le décès du roi ! Le pays est donc en deuil et tous les habitants (ou presque) s’habillent en noir. Les institutions sont également recouvertes de rubans noirs et blancs en signe de deuil et le portrait du roi est imprimé en grand un peu partout dans les villes. Arrivés à 21h à la gare de Tak, un bus de nuit qui doit se rendre à Chiang Mai arrive justement en gare ! Nous avons peu d’options le lendemain pour rejoindre Chiang Rai ce qui nous aide à prendre in extremis le bus pour Chiang Mai ! On débarquera à 2h du matin dans un hôtel proche du centre ville de Chiang Mai, épuisé mais plus proche du Laos !
On s’accorde un bon gros petit déjeuner à l’occidentale le lendemain pour reprendre des forces car nous avons encore un bus pour atteindre Chiang Rai. On décide de ne pas rester plus longtemps à Chiang Mai qu’on connaît déjà pour se rendre rapidement à Chiang Rai. En arrivant sur place le soir et en lisant ce qu’il y a voir dans les environs, on décide de ne pas rester plus longtemps et de prendre un bus le lendemain en direction du Laos. Encore un bus… puis un tuk-tuk, puis un bus plus tard et nous voilà de l’autre côté de la frontière à Houayxay ! Nous avons décidé de ne finalement pas faire comme tout le monde : une croisière sur le Mékong pour rejoindre Luang Prabang, mais de partir vers le nord qui s’annonce plus sauvage et ethnique ! Il nous reste un dernier bus à couchettes à prendre en partie de nuit pour rejoindre Luang Nam Tha. Il est 22h et après avoir ouvert toutes les soutes, on retrouve finalement le sac à dos de Marianne et le bus nous abandonne au terminal qui se situe à environ 10 km du centre ville… Il n’y a pas âme qui vive à cette heure pourtant pas si tardive ! On n’a rien réservé mais on s’aventure en dehors de la gare à la recherche d’un transport pour rejoindre le centre ville. Les locaux qu’on croise ne parlent pas vraiment anglais… Ca s’annonce compliqué et quand on se dit qu’on va aller dans une auberge proche de la gare une voiture s’arrête. C’est une sorte de taxi de nuit qui nous propose de nous emmener en ville ! Banco ! On trouve même quelqu’un dans la première guesthouse qu’on visite ! On est éclaté par cette longue transhumance mais bien arrivé au Laos…